Le drame de chaque peintre est, qu’il est convaincu qu’il a quelque chose à dire, sur le papier, la toile, avec le fusain, la peinture, la palette, le pinceau… , et ne parvient pas, à dire la ligne, la couleur, la lumière. Que puis-je faire avec un bâton de charbon de bois et que puis-je faire avec un stylo ? Qu’est-ce que je ne peux pas faire avec un pinceau et de la peinture ? Quels formats dois-je maîtriser ?
Que signifie pour moi une ligne, une couleur, une tonalité légère ? « Les questions essentielles que tout peintre devrait se poser pour se développer ».
Déjà enfant, rafaël GORSEN, excellait dans la réalisation de dessins au fusain pénétrants ; le dessin était, et est, sa seconde nature. Un talent congénital et un travail acharné font de GORSEN non seulement un artiste doué et polyvalent, mais aussi un véritable dessinateur de haut niveau, et ce depuis des années, des décennies.
Outre la délimitation prononcée d’une zone de couleur, qui reprend souvent la fonction d’une ligne dans l’œuvre de l’artiste peintre anversois actuel, la ligne est, et reste un principe important de sa peinture comme élément de structure.
La conscience et la réflexion redonnent à la ligne, sa gloire d’antan. La ligne a retrouvé sa place et est devenue un fond important de la peinture moderne de rafaël GORSEN .
« A painter pur sang »(H. Hendrickx). La technique de dessin inégalée n’a jamais empêché l’artiste peintre original, d’être un brillant acteur de la couleur. Sa gamme de couleurs varie. Dans certains tableaux, le jaune et l’ocre dominent, dans d’autres, le rouge, la couleur aimée du feu. Il préfère souvent les couleurs primaires. Les couleurs rayonnent de façon éclatante pour le spectateur sans pour autant devenir, agressives, ni un moment s’affadir. L’impression est qu’au fil des années, les couleurs choisies sont devenues plus lumineuses, plus contrastées, peut-être même plus audacieuses.
L’œuvre de GORSEN est ainsi soutenue par une ligne virtuose, une couleur choisie souvent raffinée, un haut niveau de lumière. Avec ces éléments, le langage de rafaël, semble pouvoir dire tout ce qu’il veut et de façon convaincante, avec ses dessins et ses peintures à l’huile modernes. Sans glisser un seul instant dans un processus, la mort artistique certaine, il utilise ce langage d’une manière très personnelle pour que son travail reste toujours reconnaissable.
L’artiste belge n’est jamais moralisateur. Il répond aux questions, surmonte les incertitudes, résout les problèmes, laisse les doutes derrière lui, non pas en expérimentant, mais en créant.
rafaël GORSEN fait redécouvrir les jeux d’ombre et de lumière, si brillamment joués dans le passé par des peintres tels que Rembrandt, Van Rijn ou Il Caravaggio.
Dans son œuvre de peinture à l’huile « Rigoletto » (1993), son personnage émerge d’un fond rouge brillant ; le contraste de la lumière est principalement causé par le fond sombre de la tête, des épaules et de l’arrière du corps. Dans son tableau peint : « Man with the Red Hat », la figure centrale est principalement rouge avec des éléments structurels foncés ; le fond devient de plus en plus foncé en bandes presque parallèles.
« L’Aix-la-Chapelle », une peinture strictement figurative rappelle presque par la structure et l’effet de lumière, Rembrandt. La figure se compose de trois éléments structurellement bien distincts : la tête qui suggère une expression étourdie, le cou et les épaules protégés par, ce qui pourrait ressembler à un harnais .Ce tableau d’art figuratif est lisible de maintes manières. Le fond est violet-bleuâtre. Le résultat est un ensemble presque abstrait, composé de zones de couleurs qui laisse augurer, l’évolution vers la peinture d’art abstrait qui le caractérisent aujourd’hui.
Plusieurs compositions florales aux caractéristiques communes datent de 1999. Les fleurs sont rouges avec un cercle bleu en son cœur, les feuilles clairsemées sont vertes. Sur un fond rouge identique, les fleurs se profilent à travers de modestes lignes de structure noire. Dans une composition florale, le vase est également conservé entièrement rouge et délimité uniquement en noir ; dans une autre, il est composé d’un bleu assez large, d’un rouge plus étroit et d’une zone verte encore plus étroite.
« Un Paysage » également de 1999 est remarquable en termes de structure et de couleurs. Le fond se compose d’une bande noire, d’une bande verte et d’une bande rouge foncé, au-dessus de laquelle un ciel rouge. Les troncs d’arbres s’élèvent bleu-noir à partir de la bande verte, déploient leur couronne rouge dans le ciel rouge. Les lignes de structure noires limitent les sommets, les ombres noires donnent du relief à la bande verte.
Avant de conclure, on ne saurait, faire l’impasse, sur les dessins en noir et blanc de l’artiste, qui rayonnent également de lumière, ce qui n’est inattendu que pour ceux qui n’ont jamais réalisé combien les gravures sur bois de Frans Masereel sont riches en lumière.
Les tableaux d’art figuratifs de l’artiste peintre original, contemporain, anversois, ont été, pour la plupart, vendus aux galeries, et les seuls restés à l’atelier, ont été détruits par GORSEN, lui-même.
Le besoin de détruire, pour créer et trouver, un art plus remarquable en termes de structure, de lumière et d’effet de couleurs plus intensives. Il semblerait, l’avoir touché de son talent dans ses nouvelles séries de peinture abstraite, dans une nouvelle technique de dripping, le DROP FLOW.
La description de l’art figuratif de rafaël GORSEN, a été largement inspirée d’extraits du livre d’art : rafaël GORSEN paru en 2002.